Grand débat et crise française: il faut renverser la table. Par Guillaume Lacroix

Grand débat et crise française: il faut renverser la table.

Nous vivons une époque où l’apaisement et le retour d’une dynamique collective ne pourront surgir que de décisions politiques courageuses, symboliques et inédites. Des solutions qui donnent corps à la République.

Depuis le début du grand débat, comme beaucoup, je redoute l’eau tiède d’un changement qui ne change rien. Ce que je lis depuis quelques heures conforte mes craintes.

Si le Président semble emprunter quelques bons chemins, je crains que ce ne soit pour nous emmener quelques mètres plus loin… là où il s’agit d’aller vers un nouvel horizon, celui d’un nouveau contrat social.

En reprenant la trame des « possibles » annonces présidentielles, nous pouvons combler les nombreux manques ou hésitations par des mesures fortes.

1. La justice fiscale

Le rétablissement de l’ISF me semble devoir être un préalable.

Au-delà la baisse des impôts sur le revenu des classes moyennes est une bonne idée. Elle doit s’instaurer immédiatement via le prélèvement à la source.

L’impôt le plus injuste demeure la TVA. Elle devrait être de 0% pour les produits de première nécessité, les médicaments (prothèses et lunettes comprises), pour l’hygiène de base et pour les produits réduisant notablement la consommation d’énergie et la pollution. Cette mesure coûterait aux alentours de 20 milliards. Ce serait juste et porteur de sens pour l’environnement.

En contre partie, la fin de la fraude fiscale doit venir en compensation. On parle de 100 milliards par an. Nous devons, en la matière, imposer des mesures radicales. Une peine privative de liberté minimale (plancher) et la confiscation de tous les biens de ceux (personnes physiques ou morales) qui se rendent coupables de détournement fiscal prémédité et organisé dans le cadre de manœuvres frauduleuses.

Par ailleurs pour éviter la fuite fiscale légale, les Français devraient être redevables de l’impôt national où qu’ils vivent et placent leurs biens.

Le conseil de 300 citoyens qui seraient tires au sort devra notamment disposer de l’accès à toutes les informations en la matière et la capacité de proposer des réformes fiscales. Ces 300 citoyens pourraient valablement être intégrés au conseil économique social et environnemental.

2. Justice sociale

La mise en place d’une échelle des salaires est incontournable.

Au-delà c’est une véritable égalité des chances qui doit être favorisée. La réforme de l’accès à toutes les grandes écoles peut passer par des pré-sélections depuis tous les lycées de France et tout au long de la vie professionnelle (formations diplomantes) afin de garantir une justice sociale et territoriale .

Concernant les familles, le statut de parent isolé et de personne aidante doit être créé pour reconnaître un soutien financier privilégié et des trimestres de retraite.

La justice sociale c’est aussi la prise en compte des affections spécifiques de nature psychiatrique et de nature génétique. Le traitement actuel en France est indigne et doit devenir une priorité nationale.

3. Justice territoriale

La première des priorités c’est l’accès aux services publics essentiels.

Si une suspension des fermetures d’écoles et d’hôpitaux est proposée, elle doit s’accompagner d’une suspension des réductions de crédits et de fonctionnaires.

Concernant la santé, je crois sincèrement que la liberté d’installation des médecins peut être limitée pendant 10 ans afin de lutter efficacement contre les déserts médicaux. Il y a urgence à répondre.

Enfin, l’Etat doit se recentrer sur ses missions propres et ne plus faire doublon avec les compétences d’ores et déjà données aux collectivités locales. Un transfert des moyens existants de l’Etat vers les collectivités serait alors mis en œuvre.

4. Renforcement démocratique

La réduction du nombre d’élus n’est justifiée par rien. Elle s’oppose même au souhait de plus grande proximité entre les décisions et les citoyens.

L’enjeu me semble être le renouvellement des élus et donc la création d’un véritable statut de l’élu local pour que chaque citoyen qui le souhaite puisse participer à la vie démocratique. Je crois que c’est un point de désaccord majeur avec le RIC tant il me semble plus porteur que de nombreux citoyens participent quotidiennement à la décision publique plutôt que par à coups.

La proportionnelle sera une bonne idée à la condition de lui donner une part importante afin que la diversité des opinions soit effectivement représentée.

5. Humanisme

Ce point n’est abordé nulle part alors même que le Président parlait il y a peu de retrouver le fil du projet national, un projet humain.

Dans ce cadre, les avancées en faveur de la PMA pour toutes les femmes d’une part et du droit de mourrir dans la dignité d’autre part seraient un beau signal d’une France fraternelle.

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