Retour sur la crise du 6 février 1934 par Cyril Cambray, animateur du Cercle de l’Ostrevent.

Suite à la « valse » des gouvernements issus de la victoire du second Cartel des Gauches aux élections législatives de 1932 et face au refus des Socialistes de prendre part à l’exécutif, les Radicaux constituèrent, en s’appuyant sur les Républicains modérés, une majorité fragile à la Chambre des députés.

L’impossibilité de ces gouvernements à trouver des solutions à la crise économique qui secoue la France depuis 1931, le scandale politico-financier révélé par l’affaire Stavisky, et le renvoi du préfet de police Jean Chiappe par le Radical Édouard Daladier conduisirent les ligues de droite et d’extrême-droite, parmi lesquelles l’Action française, les Jeunesses patriotes, le francisme, Solidarité française ou encore les Croix de feu, mais aussi des associations d’anciens combattants comme l’UNC et l’ARAC, proche du PCF, à organiser le 6 février 1934 des manifestations en direction du Palais Bourbon. Au pont de Solférino et place de la Concorde, ces manifestations dégénérèrent alors en émeutes.

Si cette tentative de coup de force échoua alors, de 14 victimes et 657 blessés furent à dénombrer ce jour-là.

Le climat politique de ce début d’année 2017 semble présenter des caractères communs à la situation de 1934. En effet, il nous rappelle que lorsque la gauche est divisée, la République, affaiblie par des soupçons de corruption et de conflits d’intérêts qui visent ses élus, redevient la proie des extrêmes.

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