ALSTOM : L’ÉTAT DOIT CESSER D’ÊTRE UN SLEEPING PARTNER

sleeping« Ces derniers mois, face au projet de la direction d’Alstom relative au site de Belfort,
l’État – ou plutôt son ministère de l’Économie et de l’Industrie – paraît s’être comporté en
‟sleeping partner”, en partenaire dormant ou passif. Frère ignorantin ?
Depuis le début de l’année, le PDG d’Alstom a eu trois réunions à l’Agence des
participations de l’État. Cette APE a été destinataire d’un audit stratégique sur Alstom du cabinet McKinsey, qui soulignait le problème du plan de charge des sites français du groupe, susceptible d’entraîner la fermeture d’un de ses sites français. Le conseil d’administration d’Alstom a été averti de ce sujet dès janvier 2016.
L’État, qui détient 20 % du capital de cette société et est représenté par deux hauts
fonctionnaires à son conseil d’administration, ne pouvait pas n’être pas informé des intentions de la direction d’Alstom sur l’arrêt de la production de locomotives à Belfort.
Celui qui fut ministre de l’Économie et de l’Industrie jusqu’à la fin août pourrait donc
difficilement se poser en frère ignorantin face à ce projet connu de beaucoup.
Donneur d’ordres Par ailleurs, non seulement l’État détient 20 % du capital d’Alstom, mais encore il est en quelque sorte donneur d’ordres, étant actionnaire à 100 % de la SNCF, premier client d’Alstom. Il peut inciter celle‐ci à cesser de réduire ses commandes à Alstom dans l’hexagone, notamment pour les TGV du futur, les trains d’équilibre du territoire (Intercités) et les motrices de fret pour le ferroutage.

Laisser‐faire

Ce laisser‐faire ne pouvait durer. La réunion interministérielle tenue le 12 septembre met
opportunément fin à la passivité de l’État de ces derniers mois, conformément peut‐être à
l’aphorisme d’Antoine de Rivarol : ‟C’est un terrible avantage que de n’avoir rien fait, mais il ne faut pas en abuser.” »

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