Congrés de la Rochelle : Discours de la Présidente

SYlvia_presidente

Mes chers amis radicaux,

Un grand merci du fond du cœur. Oui, merci pour votre confiance qui me touche et m’engage.

Oui quelle fierté, quel honneur d’être votre présidente – Merci, un grand merci !

Je dois vous avouer que je suis encore toute émue, et je veux vous dire ma profonde reconnaissance et ma sincère gratitude. Il n’y a pas de plus bel encouragement pour l’avenir que l’expression de ce vote.

C’est votre cœur qui a parlé, votre raison qui a accompagné votre choix : aujourd’hui le mien déborde de bonheur et ma raison me fixe mes nouveaux devoirs.

Je suis fière des responsabilités que vous me confiez et vous pouvez compter sur mon énergie et ma détermination pour faire face aux nombreux défis qui nous attendent.

Loin de m’effrayer, cela me motive et m’incite, plus que jamais, à me dépasser pour vous et à créer cet élan que je souhaite pour notre parti.

Première de nos militantes, je veux être votre porte-parole, pour défendre vos intérêts, nos intérêts.

Je vous parlerai toujours avec sincérité et franchise et je mesure le poids des responsabilités qui sont désormais les miennes.

Je puiserai dans votre enthousiasme, dans votre chaleur, dans votre regard, la force et la détermination nécessaires à l’accomplissement de cette noble et passionnante mission.

Je vous le dis sans détour, vous êtes ma force.

Grâce à vous j’ai pu mener ces combats nécessaires à la victoire des idées radicales.

Grâce à notre parti, j’ai pu œuvrer au service de la République.

Grâce à notre famille radicale, je suis aujourd’hui devant vous.

C’est ce lien intense, réciproque et indéfectible qui nous unit et qui, aujourd’hui, me touche, m’honore et me rend si fière de votre choix : le choix d’être la première femme élue présidente de notre parti !

Comme je vous l’ai indiqué hier, je serai garante de l’unité du PRG, et je saurai fédérer toutes les sensibilités pour en faire un parti solide, solidaire et prêt pour la bataille. Car je suis, désormais, la Présidente de TOUS les radicaux et je vous défendrai toujours, TOUS, sans distinction, comptable du respect qui échoie à notre famille.

Et je souhaite, à cet instant, saluer amicalement, Guilhem Porcheron, qui a permis ce débat interne de qualité, expression du pluralisme et de la démocratie, valeur qui nous est si chère.

Merci à toi cher Guilhem.

Soyez donc assurés que je m’efforcerai avec ma propre personnalité et mon tempérament de remplir, avec courage et passion, la mission que vous venez de me confier. Alors mes chers amis, ouvrons dès à présent ce nouveau chapitre du radicalisme que nous allons écrire ensemble !

*

Cette matinée clôture un Congrès, riche et dense, qui a été une belle réussite.

Je suis fière de l’extraordinaire mobilisation dont vous avez su faire preuve, que cela soit à travers votre présence, nombreuse, très nombreuse, durant ces trois jours, ou encore à travers les pertinentes contributions que vous avez assidument envoyées durant cet été et je veux vous en remercier chaleureusement.

Je me réjouis de voir combien vous êtes si soucieux de concourir à la vitalité intellectuelle de notre Parti, et de vous rassembler toujours avec force et convivialité pour débattre, exprimer votre appartenance à notre formation politique et rénover sans cesse la pensée radicale. Et ce travail, loin d’être achevé, va se poursuivre, comptez sur moi !

Je tiens également à remercier toutes celles et tous ceux qui ont rendu ce Congrès possible et ont su apporter leur subtile et nécessaire touche à sa bonne organisation.

La fédération de Charente-Maritime et son Président Pierre Malbosc, ses élu(e)s et ses militants, le président du groupe des radicaux à la région Nouvelle Aquitaine, présidé par Benoît Biteau, la présidente de la fédération régionale Monique Boulestin, et le maire de La Rochelle, Jean-François Fountaine, qui s’inscrit dans les pas de Michel Crépeau.

Vous nous avez merveilleusement bien accueillis.

Un grand merci à vous tous !

 

Puis, les délégués et les militants de toutes nos fédérations, de métropole et d’Outre-Mer, qui ont bien voulu donner de leur temps personnel au service de notre engagement collectif. Un grand merci à vous toutes et à vous tous.

Nos ministres, Jean-Michel, Annick, Thierry qui sont notre fierté, nos élu(e)s, nos parlementaires et nos présidents de groupe Jacques Mézard et Roger-Gérard Schwartzenberg qui ont su faire résonner la voix si singulière des radicaux durant ce quinquennat.

Et je voudrais à présent m’adresser à Jean-Michel, pour lui rendre hommage. En t’écoutant à l’instant à cette tribune, j’ai ressenti beaucoup d’émotion au moment de tourner cette belle page dans ta vie : émotion dans ta voix, émotion dans ton cœur.

Jean-Michel, tu es ici parmi les tiens. Ta famille te remercie pour ce que tu lui as donné et ce que tu lui as apporté. Et je te serai à jamais reconnaissante pour tous ces précieux conseils que tu m’as prodigué, comme tu as su si bien le faire à tant de militants.

Merci de tout ce que tu as accompli pour les Radicaux.

Et ta place sera toujours avec nous, ici, à cette tribune !

Je remercie tous les membres de la direction nationale, à commencer bien sûr par notre secrétaire général Guillaume Lacroix, nos délégués généraux, Patrick et Paul, notre trésorier Jean-Bernard, nos secrétaires généraux adjoints Mélanie et Eddie, qui ont été de précieux soutiens pour organiser ce congrès et lors de mon intérim, pour faire fonctionner notre parti au quotidien.

Bien-sûr, un grand merci à notre équipe de permanents, Pascal, Cécile, Marie, les Paulines, Christine, Philippe qui ont fourni un travail admirable, et se démènent pour faire de ce grand rendez-vous un moment inoubliable.

Mais aussi pour leur engagement quotidien au service de notre parti et de ses militants, en effet que serait la rue Duroc sans eux ! Merci à vous !

Et bien-sûr un salut particulier à l’égard de nos JRG, qui sont l’avenir de notre parti ; et je profite de cette tribune pour féliciter Yanis, leur nouveau président et son nouveau bureau, ainsi que tous ceux qui sont présents aujourd’hui.

A l’avenir, je souhaite que nos échanges soient réguliers et étroits et que vous preniez une grande place dans nos futurs combats.

Je veux également saluer celles et ceux qui ont répondu favorablement à notre invitation :

  • Nos amis radicaux argentins pour leur présence et leur amitié
  • Les partis politiques avec Rachid Temal pour le Parti socialiste, Robert Hue du MDP, France Gamerre de Génération Ecologie, Jean-Vincent Placé pour l’UDE, Jean-Luc Del Campo et Michel Le Creff du MRC.
  • Les associations présentes, Christophe Michel et Michel Tourette pour l’ADMD, Norah Husson & Sylvie-Olympe Moreau pour l’ECVF (Elues Contre la Violence faites aux Femmes), Clotilde Ripoull de l’Association des Elus Locaux d’Opposition (AELO)

Enfin, mes remerciements vont, bien-sûr, vers le ministre de l’Intérieur, Bernard Cazeneuve, qui était présent ce matin parmi nous.

J’ai eu beaucoup de plaisir à travailler avec lui quand j’étais au gouvernement. C’est un véritable homme d’état.

Et je veux témoigner des qualités qui sont les siennes et qui sont si importantes pour les français lorsque l’obscurité les assaille : sa droiture, son intégrité, sa maîtrise des événements et de lui-même, son estime pour nos valeurs.

Je veux souligner l’action difficile qu’il mène au quotidien pour assurer la sécurité de nos compatriotes. Il est précieux pour notre pays d’avoir un ministre de l’Intérieur qui tienne un discours rassurant, raisonné et apaisé. Et l’on voit à quel point il a été bien formé dans la maison radicale !!

*

Ses propos d’ailleurs reflètent bien son état d’esprit : ils se voulaient réalistes, empreints de gravité et du sens des responsabilités.

Mais ce constat nous appelle, que dis-je nous oblige plus que jamais, à rester fermes et intransigeants sur nos valeurs, sur nos convictions, sur nos idéaux pour la République !

Les polémiques stériles qui ponctuent régulièrement l’actualité depuis les attentats montrent – malheureusement – que notre identité républicaine est fragile et que s’ouvre désormais un nouveau chapitre sur la définition de la fraternité et du vivre-ensemble.

Alors que nous avions cru mortes et enterrées les vieilles querelles religieuses qu’a connu notre pays durant des siècles et entrainant son lot de drames, alors que nous avions à cœur de transmettre à nos jeunes les idées tirées de l’esprit des Lumières, alors que nous sommes le pays de la Révolution, des contestations libertaires et du renouveau sociétal, quel effroi d’assister à un retour du conservatisme et des haines les plus primaires.

Quelle honte pour notre histoire que de voir ses prétendus candidats à la plus haute fonction se référer à une hypothétique France éternelle, déterministe, empreinte de nostalgie, qui ne reconnaitrait qu’une race monochrome.

OUI, quelle honte d’entendre ces ignobles mots de « race », de « couleur », et ses propositions de haine qu’ils distillent dans notre société.

A ceux-là, je leur réponds que notre société énonce dans ses principes fondamentaux, que quelle que soit notre couleur de peau, il n’y a qu’une race, l’Humanité.

Dans les sorties médiatiques que nous subissons à l’approche des élections internes, des uns et des autres, je n’ai jamais ressenti la moindre volonté d’être mesuré dans les propos tenus. Je n’ai jamais trouvé de propositions réalistes dans ces piètres discours, si ce n’est un affaiblissement constant et affligeant de la République et de la laïcité.

Nous assistons, en effet, à un retour du religieux dans notre société que nous pensions à jamais sécularisée. Nous sommes réduits aujourd’hui à discuter de la compatibilité de telle ou telle religion avec la République, alors que cette question ne devrait même pas se poser.

Et encore, s’il nous faut parler de religion, sans doute serait-il profitable de bien en parler, et non de se noyer dans les raccourcis, les assimilations et les amalgames.

La folie meurtrière des djihadistes n’est pas la religion ; et si nous sommes en guerre contre les terroristes, NON, il ne s’agit pas d’une guerre de religion.

Je le répète donc inlassablement : nous ne sommes pas en guerre contre l’Islam qui est une belle et grande religion.

Nous ne sommes pas en guerre contre le monde arabe ou contre nos compatriotes de confession musulmane, immigrés ou non, qui sont nos amis, qui sont nos frères. D’ailleurs je pense que Daesh se moque de la religion, ils n’en font que le paravent de leur idéologie de mort et de haine.

Nous devons le répéter haut et fort chaque jour et lutter contre les amalgames et la stigmatisation. C’est pourquoi il est de la responsabilité, du devoir, de l’honneur de chacune et de chacun d’entre nous d’interdire tout propos discriminatoire vis à vis de nos compatriotes qui font partie intégrante de la seule communauté que nous reconnaissons, la communauté nationale !

Et si nous radicaux, défendons farouchement  la Laïcité, je le dis haut et fort, la Laïcité n’est pas et ne sera jamais un combat contre une seule religion – la Laïcité c’est une protection, une liberté de croire et de ne pas croire.

Tout comme nous devons rejeter l’amalgame honteux, scandaleux entre réfugiés et terrorisme car la question des réfugiés est directement liée à la guerre en Syrie et en Irak.

Et les habitants de ces pays-là, notamment ceux des territoires contrôlés par Daesh, sont martyrisés et fuient la répression. Ce sont des victimes de ce même système terroriste que nous combattons. C’est la raison pour laquelle, je considère qu’il est de la responsabilité de l’Europe de les accueillir dignement et humainement.

Nous, radicaux, pensons que la France doit rester fidèle à sa conception humaniste de l’asile.

Je ne peux pas croire que nous ayons oublié cette image terrible de ce petit garçon Aylan, mort sur une plage de Turquie pour avoir fui la guerre.

Je ne peux pas croire, non plus, que notre pays, pays des Droits de l’Homme, ne soit pas en capacité d’accueillir, en moyenne, 2 réfugiés par communes !

La folie intégriste touche une fois encore les femmes, elles sont les premières victimes de ses extrémistes : utilisées comme des marchandises, assignées à un rôle de mères, de sœurs et d’épouses soumises, dépossédées de tout libre-arbitre et de toute liberté d’agir.     Une fois encore ce sont leurs corps qu’il s’agit de posséder en toute impunité, ce sont leur pensée que certains veulent annihiler.

En tant que femme, je m’indigne et cela me conforte dans mes convictions et mes combats.

OUI, la défense des femmes n’est pas seulement réservée aux femmes comme je l’entends trop souvent !

Les luttes à mener sont encore nombreuses, trop nombreuses. Et c’est faire preuve d’humanisme que de prôner l’égalité entre tous les êtres humains, sans distinction de genre, et de donner à tous la chance de choisir sa vie, en toute conscience et en toute liberté.

Dans la même logique, nous devons, sans relâche, lutter contre toutes les formes de violences faites aux femmes et je salue le travail remarquable réalisé par de nombreuses associations comme l’ECVF.

*

Et si cette folie intégriste existe dans toutes les religions, elle doit être combattue avec les armes du droit pénal, et non à coups de paroles inutiles et de polémiques stériles. Notre fermeté doit être totale !

Et mes chers amis, nous ne devons plus accepter les compromissions et les petits renoncements sur le terrain des valeurs, sur le terrain de la Laïcité.

Et cela m’amène à ce triste constat : à titre d’exemple, je regrette que l’Observatoire de la Laïcité ne se soit pas emparé de ces problématiques depuis longtemps ; et je suivrai, comme vous tous, avec vigilance les travaux issus de la Fondation de l’Islam de France.

Nous, radicaux, qui nous sommes battus pour l’instauration de la loi de 1905, nous qui avons réussi à dérober de l’espace public la religion, nous devons à nouveau faire triompher la Laïcité sur tous les territoires de la République.

Il est important de répéter constamment que la seule valeur qui soit souveraine dans l’espace public, c’est la Laïcité ; que le seul principe qui doit dicter notre conduite et nos idées, c’est la Laïcité ; que la République, ce n’est pas uniquement le triptyque bien connu d’« égalité », de « liberté » et de « fraternité », mais c’est aussi la Laïcité.

Voilà donc l’unique devise que nous défendons : la loi doit respecter la foi mais la foi ne doit pas dicter la loi.

Car la France est grande quand elle reste elle-même, quand elle est unie et qu’elle aspire à l’universalité.

La France est grande quand elle est fidèle à l’esprit des Lumières.

OUI, notre guerre c’est les Lumières contre l’obscurantisme. La France c’est la séparation des pouvoirs, la France c’est l’état de droit.

*

Alors mes chers amis, avec le sens du devoir qui nous caractérise, nous devons maintenant définir ce qu’est notre identité, et je le dis clairement, la seule identité possible pour nous Radicaux, c’est l’identité républicaine.

L’identité républicaine c’est l’ordre, la sécurité qui est la première des libertés.

Cette liberté, qui comme le disait Clemenceau, avec la justice sociale et le droit pourra seule fonder parmi nous la grande paix de la République Française.

C’est garantir la pérennité de nos modes de vie et de nos valeurs. C’est pouvoir faire s’épanouir en toute liberté chaque individualité en respectant celle d’autrui.

Elle se traduit concrètement dans la lutte contre le terrorisme dans laquelle le gouvernement est engagé depuis de longs mois.

Elle est manifeste dans la volonté du Président de la République et du Premier Ministre de restaurer les 13 000 postes de policiers et de gendarmes, qui avait été supprimés par la droite et par l’ancien président, Nicolas Sarkozy, qui vient aujourd’hui nous donner des leçons.

Quelle ironie, d’ailleurs, quand on connaît l’acharnement indécent dont ils font preuve en dénonçant le pseudo laxisme sécuritaire de la gauche … Sans doute ont-ils du mal à comprendre que la sécurité, pour le coup, est l’affaire de tous ceux qui sont véritablement responsables et soucieux du bien-vivre ensemble.

L’identité républicaine c’est la préservation des services publics et ce n’est pas la suppression des postes de fonctionnaires.

Car, OUI, les fonctionnaires sont des « soldats » de l’identité républicaine. D’ailleurs, tu l’as très bien compris, chère Annick, en obtenant dès ton arrivée à ton nouveau ministère la revalorisation de leur point d’indice et de la carrière des enseignants.

Souvenons-nous, mes chers amis, la cruelle actualité de la lettre aux instituteurs de Jean Jaurès, publiée en 1888 dans la Dépêche du Midi, qui nous parle le mieux de leur mission :

« Les enfants qui vous sont confiés n’auront pas seulement à écrire, à déchiffrer une lettre, à lire une enseigne au coin d’une rue, à faire une addition et une multiplication.

Ils sont Français et ils doivent connaître la France, sa géographie et son histoire : son corps et son âme.

Ils seront citoyens et ils doivent savoir ce qu’est une démocratie libre, quels droits leur confère, quels devoirs leur impose la souveraineté de la nation.

Enfin ils seront hommes, et il faut qu’ils aient une idée de l’homme, il faut qu’ils sachent quelle est la racine de nos misères : l’égoïsme aux formes multiples ; quel est le principe de notre grandeur : la fermeté unie à la tendresse.

Il faut qu’ils puissent se représenter à grands traits l’espèce humaine domptant peu à peu les brutalités de la nature et les brutalités de l’instinct, et qu’ils démêlent les éléments principaux de cette œuvre extraordinaire qui s’appelle la civilisation.

Il faut leur montrer la grandeur de la pensée ; il faut leur enseigner le respect et le culte de l’âme en éveillant en eux le sentiment de l’infini qui est notre joie, et aussi notre force, car c’est par lui que nous triompherons du mal, de l’obscurité et de la mort. »

OUI, l’école de la République est celle qui dessine le visage de la France de demain. Elle prépare ces petits êtres à devenir les citoyens exemplaires et consciencieux, elle est celle qui s’efforce de corriger les inégalités de naissance, en offrant à tous la possibilité d’un avenir meilleur, en jouant véritablement son rôle d’ascenseur social.

Comme beaucoup d’entre vous, et à titre plus personnel, je n’aurais sûrement pas eu ce parcours sans l’apport précieux et décisif que m’a offert l’école de la République.

Et à cet instant, en devenant votre Présidente, j’éprouve gratitude et reconnaissance pour tous mes enseignants et mes professeurs qui m’ont permis de devenir ce que je suis.

L’identité républicaine c’est, aussi, la considération que nous portons à tous les territoires, sans distinction.

L’identité républicaine, c’est un état décentralisé qui fait confiance à ses élus, comme il fait confiance aux corps intermédiaires.

Rappelons-nous que les gouvernements précédents n’ont cessé de favoriser les métropoles en délaissant les territoires ruraux, péri-urbains et les quartiers prioritaires.

Alors que la véritable France, c’est celle qui est riche de sa pluralité et de sa diversité, en ne laissant aucun citoyen au bord du chemin.

Là encore, les radicaux présents dans ce gouvernement se sont efforcés de rétablir l’égalité entre les territoires qui leur avait été confisquée.

J’ai eu la charge de relancer la construction dans le pays et je suis fière des résultats qui se dessinent aujourd’hui et qui favorisent l’accès au logement pour tous.

Tout comme je me réjouis des mesures initiées pour remettre des services publics dans nos ruralités avec la création des maisons de services au public, des maisons de santé ou de la signature de contrats pour favoriser l’installation de jeunes médecins dans les zones déficitaires.

Et cher Jean-Michel, je suis heureuse que tu poursuives et approfondisses toutes ces actions qui concourent à un aménagement équilibré et harmonieux de notre territoire. Je sais que tu répondras, aussi, aux attentes et aux spécificités des communes de montagne puisque tu prépares activement la « loi Montagne 2 ».

Mais je suis également fière que notre parti et nos parlementaires aient défendu ardemment l’existence des départements, échelon de solidarité indispensable dans notre maillage territorial ; et en particulier dans les départements hyper ruraux.

L’identité républicaine, c’est croire en notre jeunesse qui doit retrouver confiance et espoir en son avenir. Cette jeunesse doit pouvoir vivre dans une République apaisée et bienveillante. Nous devons lui redonner l’envie, l’envie de faire, d’agir, d’entreprendre, d’oser, de prendre en main son propre destin… bref notre jeunesse doit retrouver audace et même parfois un brin d’insolence !!

Et je veux saluer la conviction profonde qui anime chacun de nos JRG en qui brûle la flamme radicale. Une jeunesse dont il faut préserver et récompenser tout le talent et le mérite.

Mérite qui se trouve d’ailleurs dans le sport qui véhicule des valeurs fondamentales de cohésion, de persévérance devant l’obstacle, de dépassement de soi et d’amour de la nation.

Un domaine dans lequel nous avons connu bien des réussites depuis ces trois derniers mois : l’Euro de football, le Tour de France, ou encore les Jeux Olympiques avec cette pluie de médailles dans des disciplines si diverses qu’elles soulignent la grandeur de notre pays et la détermination exemplaire de ses citoyens.

Je souhaite, d’ailleurs, pleine réussite à nos athlètes paralympiques !

Et je tiens d’ailleurs à te saluer, cher Thierry, pour ton implication et ton énergie tant envers le sport en lui-même qu’envers les sportifs et nos concitoyens pour conserver la part de rêve et de magie que possèdent ces grands événements, et d’avoir su adapter le sport aux enjeux contemporains.

Et tu sais à quel point je suis sensible à ton action en faveur du sport féminin !

Au-delà du mouvement sportif, c’est tout le monde associatif – du sport, de la culture, de l’éducation populaire, des associations caritatives – auquel il faut rendre hommage car il joue un rôle indispensable à la cohésion sociale, au vivre ensemble et à la Fraternité dans notre Pays.

L’identité républicaine, c’est aussi une société ouverte et à l’avant-garde sur les questions sociétales.

Ce quinquennat aura permis des avancées que nous radicaux souhaitions depuis longtemps et, bien sûr, nous nous réjouissons de la loi instituant le mariage pour tous.

Mais sur d’autres aspects nous regrettons que les avancées aient été trop timides même si elles étaient nécessaires, et notamment en ce qui concerne le droit de mourir dans la dignité. Je sais que nous sommes, ici, nombreux à vouloir aller plus loin.

Trop souvent, l’actualité nous rappelle, avec douleur, combien notre arsenal juridique est insuffisant. Aussi, nous continuons à soutenir, avec l’ADMD, une législation permettant réellement de mourir dans la dignité.

Bien sûr, je n’ignore pas les fortes résistances conservatrices qui se mobilisent régulièrement pour que ces décisions, pourtant liées à la vie privée et à l’intimité, puissent être laissées au libre arbitre de chacun, les considérants comme trop importantes.

Je pense, au contraire, que chaque citoyen est un être responsable, libre des choix qui le concernent.

C’est le sens des combats que les radicaux ont toujours mené pour les libertés individuelles et les libertés publiques.

C’est la raison pour laquelle nous réclamons toujours une loi pour permettre à toutes les femmes sans condition d’avoir recours à la PMA.

La légalisation de la consommation de cannabis constitue, également, une mesure de liberté, tout autant que de sécurité et de santé publique

 

L’identité républicaine, c’est enfin l’universalisme, la croyance  en l’Europe, en un nouveau modèle économique durable. Cela correspond aux trois piliers que je souhaite mettre en œuvre et que j’ai eu l’occasion de développer hier.

Je voudrais revenir quelques instants sur la question de la construction européenne et m’associer aux propos de notre députée, Virginie Rozière.

Vous avez eu raison de rappeler, chère Virginie, combien une initiative française, pour aller plus loin dans l’union politique, est aujourd’hui urgente.

La montée des euro-sceptiques, dont le Brexit est la plus criante des illustrations nous oblige, nous parti pro-européen, à rappeler avec convictions les belles avancées et les grandes réalisations que l’Europe nous a apportés. Sans entrer dans les détails, posons-nous quelques questions simples :

  • Que serait notre agriculture sans la PAC ?
  • Que seraient nos territoires sans les fonds européens ?
  • Où serait AIRBUS ?
  • Notre jeunesse pourrait-elle bénéficier d’ERASMUS ?
  • Comment serait notre économie sans la zone euro ?
  • Que serait notre continent sans la paix retrouvée ?

En définitive, vous le voyez, une fois encore, il est difficile d’avoir raison trop tôt !

Nous avons été les premiers à dire qu’il fallait un gouvernement européen de la zone euro et qu’il fallait tendre vers une Europe plus sociale, plus humaine, plus politique…bref plus fédérale ! Et cet objectif, même si nous sommes conscients qu’il sera long et compliqué à atteindre, doit rester notre idéal, notre cap.

Au-delà, il me semble également important que, nous, radicaux puissions sur les sujets de préoccupation majeures de nos concitoyens faire entendre notre voix.

Le développement économique, la lutte contre le chômage, la transition énergétique sont nos priorités. Il est urgent de mettre en œuvre certaines de nos anciennes préconisations comme la modulation du taux d’impôt sur les sociétés en fonction de la taille de l’entreprise. Il n’est pas acceptable que les TPE – PME, qui sont celles qui créent le plus d’emplois dans notre pays, aient un taux d’imposition supérieur aux grands groupes.

Sur la question de l’emploi, les radicaux ont soutenu le CICE pour baisser les charges des entreprises afin de leurs permettre de retrouver des marges, de la compétitivité et, surtout, pour créer de nouvelles embauches.

Mais je m’interroge ? Le Pacte de Responsabilité et de Solidarité était assujetti à des contreparties de la part du patronat ; et le MEDEF nous avait promis avec cette mesure 1 million d’emplois. Mais aujourd’hui, je demande à Pierre Gattaz de prendre ses responsabilités et de tenir, enfin, ses engagements.

*

Vous le voyez, des défis immenses s’ouvrent devant nous dans la reconstruction de cette identité républicaine si particulière à la France, dans laquelle le PRG devra jouer un rôle central. Et comme le soulignait, déjà, Michel Crépeau dans L’Avenir en face :

« Si le PRG doit servir à quelque chose dans la gauche, c’est bien à donner une formulation et un contenu politique à ces préoccupations actuelles. Elles sont aujourd’hui l’objet fondamental auquel devrait s’appliquer la pensée politique »,

Car « en politique, ce ne sont pas d’abord les paroles qui témoignent mais les actes ».

En effet, je suis convaincue que, pour réconcilier les français avec la politique, il nous faut répondre concrètement, de manière visible et tangible, à leurs préoccupations quotidiennes, sinon, j’en ai la conviction, la République peut vaciller.

*

Mes chers amis, la situation de notre pays est grave ! Le contexte politique est difficile pour la gauche. Et je le dis, à nos partenaires, à nos alliés, de prendre garde, la République est en danger ! Et cela suppose de créer les conditions de l’unité et du rassemblement.

Cela nous impose d’être à la hauteur des enjeux, de faire face, de rester debout dans la tempête, d’être en capacité de se dépasser et de rester dignes en toutes circonstances.

Il convient de cesser ces errements, ces tergiversations, ces guerres d’egos qui nous nuisent collectivement.

Nous, radicaux, depuis le début du quinquennat de François Hollande, avons été des partenaires loyaux et solidaires de la politique gouvernementale. Mais cette nécessaire loyauté n’a pas effacé notre propre identité qui est notre force. Nous possédons nos caractéristiques, reconnues et visibles, qui font notre singularité.

Je le répète, nous sommes un parti autonome et indépendant qui a la capacité de tracer son propre chemin.

Je veux que le PRG soit en pleine possession de ses moyens pour préparer les grandes échéances de 2017. Je veux un parti prêt à se lancer dans la bataille et à aller au combat !!

Il n’est pas envisageable que la voix des radicaux manque à ce grand débat qui rythme la vie politique en France.

Comme vous le savez, je compte organiser des conventions thématiques pour achever l’élaboration du projet radical.

D’ici la fin de l’année, nous tiendrons une convention présidentielle.

Il s’agira, en effet, de trancher définitivement notre stratégie pour 2017. D’ici là, je demanderai à la direction nationale, et en particulier à notre secrétaire général Guillaume Lacroix, qu’il organise, en lien avec les fédérations, les conditions d’une possible candidature radicale de gauche à la présidentielle.

Concrètement cela signifie que dans les mois qui nous séparent de notre convention nous rechercherons les promesses de parrainage, les moyens financiers et humains nécessaires pour armer notre éventuelle participation.

Quant aux primaires, bien que nous y soyons favorables par principe, en étant les inventeurs de son concept, vous connaissez ma position.

Je considère qu’à ce stade, les conditions de notre participation ne sont pas réunies tant sur la forme que sur le fond.

En effet, les balbutiements autour de ces conditions d’organisation m’ont obligée, et  m’obligent encore, à prendre nos distances, comme je l’ai dit hier, pour que le PRG ne se retrouve pas au cœur du petit théâtre des egos et des aigris, parce que ce ne serait en aucun cas utile aux français et à leur avenir.

Quant aux élections sénatoriales et législatives, nous devons, dès à présent, nous mettre en ordre de bataille et préparer au mieux ces échéances déterminantes pour notre Pays.

Nous aurons donc des candidates et de candidats dans de nombreuses circonscriptions et, je demande, que les présidents de fédérations nous transmettent des listes de candidats potentiels le plus rapidement possible.

Les prochaines réunions de nos instances devront d’ailleurs procéder aux premières investitures que je souhaite strictement paritaires.

*

Mes chers amis, comme vous l’aurez compris, c’est un appel à la mobilisation et à l’investissement de tous auquel je vous invite en conclusion de ce magnifique congrès.

Nous devons, dès aujourd’hui, nous mettre en ordre de bataille pour élaborer le projet radical, pour préparer activement les échéances à venir, en ouvrant largement la maison radicale, qui doit devenir un véritable laboratoire d’idées.

Je connais votre énergie, votre enthousiasme, votre volonté jamais démentie de porter, haut et fort, les couleurs du radicalisme pour défendre inlassablement la Liberté, l’Egalité, la Fraternité et la Laïcité.

Ensemble, restons fidèles à nos convictions !

Ensemble résistons pour faire vivre nos valeurs, pour que la France reste la France, pour construire cette République jamais achevée.

Car oui mes chers amis radicaux, la République nous regarde, la République a besoin de nous,  la République a besoin de vous.

Alors au combat pour la République et pour la France ! »

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