Discourt de la présidente par Intérim Sylvia Pinel au comité directeur du PRG

sylvia_pinelChers amis radicaux,

Quel plaisir de me retrouver aujourd’hui devant vous pour présider ce Comité Directeur !

Je réalise, en regardant chacune et chacun d’entre vous, l’étendue du chemin parcouru depuis mon arrivée dans notre grande famille.

Je ressens ce plaisir, chaque fois renouvelé, de me sentir en confiance auprès de ceux qui, comme moi, sont animés d’une volonté farouche de défendre les valeurs de la République et une certaine idée de la France, de l’Europe et du monde.

Il y a bien sûr certaines personnalités que je souhaiterais remercier, au premier rang desquelles Jean-Michel Baylet.

Merci Jean-Michel pour ta confiance et le soutien que tu m’as apporté avec constance dans tous mes projets.

Que ce soit dans nos combats Tarn-et-garonnais  locaux ou nationaux, tu as su encourager cette conviction profondément ancrée en moi qu’il fallait s’engager pour défendre ses idées, ses valeurs et ceux qui vous sont chers.

Les radicaux de gauche, tout comme moi, te doivent beaucoup et je n’oublie pas que tu as su redresser notre parti, lui redonner les moyens de peser dans le paysage politique français.

Tu nous as permis de retrouver une forte visibilité grâce à ta participation à la primaire citoyenne de 2011 où tu as su brillamment défendre et mieux faire connaitre le projet radical.

Sous ta présidence, l’influence des radicaux de gauche a nettement progressé avec nos groupes parlementaires « indépendants » nous permettant d’être représentés avec force dans les deux assemblées.

Ils sont devenus des relais et des sources d’initiatives incontournables pour  garantir la place et l’influence de notre mouvement au sein de la République.

Tu nous as également permis de faire notre retour au Parlement européen avec l’élection de Virginie Rozière. Il était inconcevable, pour les fédéralistes que nous sommes, de ne plus être présents dans cet hémicycle et, malgré la vague euro-septique et populiste qui s’est abattue sur ce scrutin, nous sommes très heureux d’avoir à nouveau une Députée européenne.

Je veux bien naturellement te féliciter, en notre nom à tous, pour ta nomination au poste de Ministre de l’Aménagement du territoire, de la Ruralité et des Collectivités territoriales.

Je sais que ton expérience, ton parcours seront particulièrement appréciés et très utiles à ce gouvernement, au pays et à l’ensemble de nos concitoyens.

Ces qualités, que nous connaissons tous, te permettent d’ores et déjà d’agir avec succès et efficacité dans tes nouvelles fonctions, comme c’était le cas à la tête de notre parti.

Alors merci cher Jean-Michel, d’avoir éclairé la voie car c’est sur ces rails solidement posés que je compte faire rouler ma propre singularité.

Il est d’autres personnes que je souhaite ici saluer et remercier.

Chère Annick, je souhaite te féliciter pour ta promotion au poste de ministre de la Fonction publique. Elle récompense un travail reconnu et apprécié de tous notamment lors des négociations préparant la COP21 de décembre dernier dont le succès doit beaucoup à ton implication.

Dans tes nouvelles fonctions tu as choisi d’honorer la relation particulière qui unie les radicaux et la fonction publique sans sacrifier à l’impératif de sérieux budgétaire que nous partageons.

Le récent déblocage du gel du point d’indice des fonctionnaires a ainsi illustré ta capacité à écouter et rassembler tout le monde afin de dégager des mesures de compromis au service de la réforme et des français.

Cher Thierry, le Président de la République t’a confirmé dans ton ministère.

Sur un sujet, que tu connais parfaitement et dont tu parles avec passion, tu n’oublies jamais à quel point le sport peut et doit être un outil de cohésion, d‘intégration et un moteur du vivre ensemble dans tous nos territoires.

Les Jeux Olympiques au Brésil et l’euro de football en France seront de magnifiques évènements pour le sport français.

Et on ne peut qu’espérer pour les Bleus de meilleurs résultats que lors du Tournoi des Six nations !

Je tiens également à rendre hommage, au nom de tous les radicaux, à nos deux Présidents de groupe parlementaire, Jacques Mézard et Roger-Gérard Schwartzenberg, ainsi qu’à tous mes collègues parlementaires pour la qualité de leur travail et pour la détermination avec laquelle ils défendent, sans relâche et avec talent, les valeurs du radicalisme que ce soit au parlement ou sur le terrain.

C’est également vers Guillaume que je souhaite me tourner pour le remercier très chaleureusement pour le travail accompli pour notre parti.

Cher Guillaume, merci d’avoir mis ton talent et ton énergie au service de tous les radicaux de gauche et d’avoir mené avec succès les  dernières négociations électorales.

Je tenais à le rappeler aujourd’hui.

Merci également à notre Trésorier, Jean-Bernard Bros, dont l’expérience et la rigueur à ce poste ainsi que sa loyauté envers notre mouvement sont salutaires en ces temps difficiles.

Je veux par ailleurs exprimer ma reconnaissance à nos Secrétaire généraux adjoints, Mélanie et Eddie pour leur esprit d’initiative et leur très fort investissement à leurs postes.

Je veux saluer et remercier aussi nos Délégué Généraux, Patrick et Paul qui font un travail difficile mais ô combien indispensable pour le bon fonctionnement du PRG dans tous les territoires de la République.

Je veux enfin exprimer toute mon affection et ma reconnaissance aux permanents de ce parti, Pascal Cécile, Hadrien, Claire, Christine, Philippe, pour leur travail, leur sérieux et leur enthousiasme.

J’ai découvert ces dernières semaines une équipe soudée, professionnelle et attachante sans laquelle le PRG ne serait pas le même.

Véritables gardiens du dogme et de l’esprit radical de gauche, vous faites honneur à celles et ceux qui s’engagent dans ce parti et, pour cela, je veux vous réitérer toute ma confiance et vous adresser mes remerciements les plus chaleureux.

Mais plus encore que ces personnalités qui m’ont accompagnée et soutenue tout au long de mon parcours c’est à vous tous que je souhaite exprimer ma gratitude.

D’abord pour m’avoir accueillie avec bienveillance et amitié, au sein de la famille radicale.

Ensuite pour votre énergie et votre détermination, du parlementaire au Conseiller municipal, du militant au Président de fédération, tous, au service de notre mouvement et de la République.

Je souhaite enfin réserver un petit mot pour mes amis du Sud-Ouest avec lesquels j’ai mené des combats épiques.

Récemment encore nous avons dû livrer une féroce bataille lors de la dernière campagne pour les élections régionales en Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées.

La fermeté dont nous avons fait preuve sur nos valeurs nous a permis non seulement de remporter l’élection mais aussi d’être reconnus comme un groupe dynamique et soudé qui compte au sein de la région et sait faire entendre sa singularité.

Il s’agit à présent d’affirmer toujours plus ce rôle et ce également à l’échelle nationale.

Vous l’entendez, c’est avec une émotion sincère que je me présente devant vous, consciente de l’immense honneur qui m’est fait d’être la première femme à diriger notre parti.

Je conçois cet intérim comme une période studieuse pour le PRG qui doit continuer à travailler, poursuivre les projets engagés et lancer de nouvelles initiatives.

Je compte être à l’écoute de tous, garante du bon fonctionnement de notre parti et du respect dû à chacune et chacun d’entre vous.

Il s’agit aussi pour moi de préparer au mieux notre Congrès prévu du 2 au 4 septembre prochains à La Rochelle.

Il devra, conformément à nos statuts, désigner le Président ou la Présidente de notre parti pour les trois prochaines années.

J’aurais à cœur de respecter ce que mes prédécesseurs ont construit et qui font le radicalisme d’aujourd’hui mais, vous l’aurez compris, c’est le radicalisme de demain que je veux construire, avec vous, en famille !

Alors quel doit être le radicalisme de demain ?

C’est d’abord un radicalisme qui s’appuie sur ce que nous sommes, sur notre ambition et notre vision de la France et de notre société.

Nous refusons que la cohésion sociale de notre société soit cimentée par des concepts qui excluent.

Nous avons toujours combattu cette vision des choses que ce soit au 18ème siècle contre l’Ancien régime, au 19ème siècle contre le nationalisme et au 20ème siècle contre la tyrannie et la barbarie.

Nous défendons avec constance l’idée que c’est à travers les individus, leur émancipation personnelle et la solidarité entre eux que doit se vivre la gouvernance collective.

Nous sommes les défenseurs infatigables des principes de Liberté, d’Egalité, de Fraternité et de Laïcité sur lesquels reposent les fondements de notre pacte républicain.

Mais la Liberté peut être attaquée, nous l’avons vu lors des attaques terroristes qui ont touché notre pays en janvier et novembre 2015.

Nous ne sommes pas les seuls visés, la Belgique a été durement frappée hier matin et ce au cœur de sa capitale qui est aussi celle de l’Union européenne.

Nos pensées vont aux victimes et à leurs proches ainsi qu’au peuple belge et nous les assurons de notre solidarité.

L’Egalité ensuite, peut susciter la méfiance voir le rejet comme nous avons pu le constater avec les débats hystérisés sur le mariage pour tous.

La Laïcité peut être dévoyée par l’extrémisme, politique comme religieux, et est de plus en plus prise en otage par ceux qui veulent la mettre à bas ou en faire un outil au service de l’intolérance.

Quant à la Fraternité, elle est aujourd’hui largement réduite à un idéal à atteindre plus qu’une réalité.

Oui la Fraternité est une des grandes oubliées des temps présents !

Que faire lorsque des français tuent leur compatriotes juste parce qu’ils sont français ?

Comment donner corps à cette Fraternité quand notre pays est traversé par la peur, marqué par la méfiance et victime de la violence la plus aveugle, gratuite et barbare qui soit ?

Il nous faut réhabiliter la Fraternité et en faire un élément bien plus central dans les choix que nous faisons, dans la vision que nous proposons et dans les projets que nous portons.

La Fraternité doit permettre de faire reculer l’extrême droite et le populisme qui étendent, un peu plus à chaque élection, leur emprise sur la France et l’Europe.

Nous ne pouvons capituler face à ce mouvement insidieux qui menace de faire voler en éclats tout ce que les radicaux ont réalisé, tout ce que nous avons bâti.

La Fraternité n’est donc pas un concept abstrait ni une vague valeur morale mais un outil précieux et un principe fondamental et transversal qui doit devenir réalité.

Elle doit guider notre action car c’est une condition indispensable pour relever les grands défis qui se dressent devant nous et faire émerger la République du 21ème siècle.

Nous devons construire un projet de société dans l’intérêt des générations futures. Il s’agit de proposer une vision, celle d’un monde pacifié où les relations entre les Hommes se définissent par la bienveillance envers leurs congénères comme envers leur environnement.

Le PRG a un rôle important à jouer dans cet effort de modernisation de notre système économique et social.

Nous le voyons avec le projet de loi Travail, les résistances et les maladresses sont nombreuses, d’un côté comme de l’autre.

Si l’initiative de l’exécutif en faveur d’une réforme du code du travail et de l’instauration d’une flexisécurité à la française est salutaire et réclamée de longue date par les radicaux, le déséquilibre de l’avant-projet de loi était frappant.

Le gouvernement a désormais pris le temps de la concertation et a modifié substantiellement ce texte, ce dont je me félicite.

C’est particulièrement le cas du plafonnement des indemnités prud’homales désormais simplement indicatif ou encore de la garantie jeunes qui va devenir un droit pour tous les jeunes sans emploi ni formation.

Le débat parlementaire permettra, j’en suis sûre, d’optimiser encore ce texte notamment sur le risque que des entreprises en bonne santé au niveau mondial se mettent artificiellement en difficulté en France pour pouvoir faire du licenciement économique de confort.

Je suis également très opposée à l’article 6 du projet de loi car parler de liberté religieuse en entreprise n’a pas de sens.

L’entreprise devrait être considérée comme un espace public où l’expression des croyances ou non-croyance n’a pas sa place car le strict respect du principe de Laïcité s’y applique.

Cela ouvre par ailleurs une brèche inquiétante car l’affirmation et l’affichage des croyances de chacun au sein de l’entreprise peut entraîner des comportements de repli ou d’exclusion et compliquer nettement le bon fonctionnement de l’entreprise.

Je regrette également le choix de ne pas utiliser dans cet article le terme Laïcité mais aussi le caractère volontairement flou des limites que les entreprises peuvent imposer à la liberté religieuse en leur sein.

Je sais que nos groupes, au Sénat comme à l’Assemblée nationale, sauront parfaitement faire entendre ces réserves et défendre l’équilibre de ce texte.

Comme je viens de l’évoquer, la réforme et la modernisation de notre pays sont des priorités absolues.

Pour que le PRG puisse prendre toute sa place dans ce processus il est indispensable qu’il se modernise également lui-même, dans son fonctionnement comme dans sa stratégie.

Dans son fonctionnement avec le bouleversement de notre écosystème digital et la création d’un nouveau site internet qui doit devenir la maison dématérialisée des radicaux de gauche.

Celui-ci permettra de gagner en efficacité et en visibilité pour mieux faire connaître et promouvoir notre histoire, nos propositions, nos réalisations.

C’est aussi un formidable outil d’amélioration de notre capacité d’organisation, d’écoute et de dialogue aussi bien entre nous qu’avec nos compatriotes.

Piloté avec maîtrise et efficacité par Mélanie Fortier que je veux remercier, il est issu d’un long processus de réflexion entre notre équipe et notre prestataire et vous sera dévoilé aujourd’hui, en avant-première, pour une mise en ligne et une présentation à la presse prévues le 27 avril prochain.

Dans sa stratégie également, le PRG doit se moderniser et créer de nouveaux ponts.

Nous devons lancer de nouveaux débats et ne pas laisser les défis du futur à d’autres.

Il s’agit de construire un modèle économique, social et sociétal rénové qui inclut davantage qu’il n’exclut en faisant en sorte que chacun trouve sa place et se sente pleinement intégré.

C’est ce sentiment de ne pas profiter des fruits de la modernité et de la mondialisation qui doit être combattu car il est largement à l’origine de la progression du populisme et de l’extrême droite dans notre pays.

Pour cela nous devons trouver de nouvelles majorités d’idées.

C’est ce que nous faisons avec la multiplication des Forums pour une Nouvelle France.

Lancés à l’initiative de notre Secrétaire général, Guillaume Lacroix, ils doivent permettre de faire émerger des propositions nouvelles et innovantes afin de construire le projet radical de demain.

Plus encore, ces évènements doivent illustrer l’ouverture d’esprit caractéristique des radicaux en favorisant les échanges avec d’autres organisations politiques et associatives ainsi qu’avec les simples citoyens.

Créer de nouveaux ponts, c’est ce que nous faisons également au sein du Pôle Radical et Ecologiste.

Sous la houlette énergique de son Secrétaire Général, Eddie Aït, le PRE associe le PRG et Génération Ecologie dont je tiens à saluer la Présidente d’Honneur, France Gamerre, présente avec nous aujourd’hui.

Cette coopération doit nous permettre de mieux faire entendre notre voix sur les enjeux de développement durable et de protection de l’environnement.

J’ai la certitude et la farouche conviction que ces sujets doivent être replacés au cœur même de nos priorités.

Nous ne pouvons plus nous permettre, en 2016, de ne pas être en pointe sur les questions relatives au développement durable, au respect de l’environnement, à la transition énergétique…

C’est aussi tout une écologie de proximité qu’il faut bâtir car elle seule pourra permettre aux citoyens de s’approprier le bouleversement qu’implique le passage à un modèle de développement durable respectant notre environnement autant que les Femmes et les Hommes qui le peuplent.

Cette ambition écologiste et humaniste implique la réhabilitation de la Fraternité que j’évoquais plus haut. Faire de la protection du bien commun qu’est notre planète une priorité c’est affirmer que nous sommes tous frères et sœurs car nous partageons une famille, l’Humanité, et une maison commune, notre environnement.

L’épanouissement de l’un ne va pas sans la sauvegarde de l’autre.

Nous devons donc construire le radicalisme de demain à travers cette réalité et le faire grâce au regard particulier que les radicaux de gauche portent sur le monde.

Ils ont été parmi les premiers à faire de l’écologie un enjeu politique et je tiens à rendre hommage à Michel Crépeau qui avait compris avant tout le monde le lien indissociable entre la République, les citoyens et l’environnement.

Il a fait de l’écologie politique une réalité palpable, au quotidien, pour tous les Rochelais qui s’en sont alors emparés et a fait de sa magnifique ville un exemple en la matière.

C’est d’abord par l’aménagement du territoire et la mise en œuvre d’initiatives locales que nous ferons progresser l’écologie.

Nous devons lutter contre la précarité énergétique, favoriser le développement de filières industrielles d’avenir pour les énergies et matériaux renouvelables mais également végétaliser l’espace public, et mettre fin au gaspillage et à la pollution atmosphérique, de l’eau et des sols !

Notre action doit aussi avoir comme objectif l’émergence d’une agriculture plus responsable et plus innovante, respectant les circuits courts et favorisant la qualité.

Plus qu’un impératif moral, la transition écologique doit fournir les emplois de demain et la croissance du futur. Elle doit être abordée à travers une vision pragmatique qui fait des impératifs environnementaux des opportunités de développement économique et social, ainsi que des outils puissants de modernisation de notre société.

Toutefois, la plus-value radicale doit aussi se révéler dans notre approche, que je souhaite novatrice.

Je parle ici de l’implication des acteurs locaux, dans les villages, les lointaines et proches banlieues des métropoles françaises, du tissu associatif, des collectifs citoyens…

Même si l’Etat doit accompagner la transition écologique c’est aux citoyens d’en faire une réalité !

Cet effort collectif permettra de rapprocher les individus, de créer des solidarités et des complémentarités.

Plus encore, ce projet commun doit nous permettre de combattre plus efficacement l’extrême-droite qui fait fi des enjeux environnementaux.

Sa stratégie visant à monter les citoyens les uns contre les autres est terriblement dangereuse pour notre société.

Elle ne doit pas être sous-estimée.

La construction d’un monde plus respectueux des hommes et de leur environnement participe à cette bataille que nous devons mener sans relâche contre l’extrême droite sur tous les aspects qui concernent la vie et le quotidien des Français au premier rang desquels l’écologie.

C’est indispensable si l’on veut achever la constitution d’une société bâtit sur la conscience partagée que les  intérêts des autres sont aussi les siens, autrement dit bâtie sur la Fraternité entre ses membres.

Que ce soit au sein de notre socle de valeurs fondamentales, à travers nos priorités politiques ou notre vision de l’identité collective, la Fraternité est indissociable des radicaux de gauche.

Mais plus qu’une nécessité pour redonner du sens à la République elle doit également être le moteur de son dépassement.

Outre les valeurs républicaines et l’écologie, le projet européen est, j’en suis convaincue, le troisième pilier sur lequel doit reposer le radicalisme de demain.

Dépassant l’obscurantisme nationaliste, le projet de construire une Europe fédérale et sociale ne doit pas être abandonné, bien au contraire !

Nous le voyons, la crise économique, sociale et sécuritaire mais également les propres erreurs et carences de l’Union européenne actuelle, ont permis à l’euroscepticisme de trouver un écho nouveau au sein du peuple européen.

Souvent par électoralisme, de plus en plus de dirigeants européens capitulent face à cette lame de fond réactionnaire.

Ils contribuent ainsi, en érigeant des identités contre les autres, à porter atteinte aux modèles humanistes et universalistes qui ont animé les Pères fondateurs de l’Europe.

Je n’oublie pas que les radicaux ont pris toute leur part dans ce processus et je souhaite rendre hommage à l’un des plus illustres d’entre eux, Maurice Faure,  qui était à sa mort, en 2014, le dernier survivant à avoir paraphé le Traité de Rome le 25 mars 1957.

Le radicalisme de demain doit réhabiliter le projet fédéral européen, assumer sa volonté de dépassement des égoïsmes nationaux et individuels au service de l’amélioration générale des conditions de vie et de la Fraternité entre les peuples.

Ils sont peu nombreux, même parmi les plus ardents fédéralistes, à croire encore au grand soir européen tant les égoïsmes nationaux se sont enracinés sur notre continent ces dernières années.

La récente initiative italienne en faveur d’une Europe plus intégrée, ayant comme socle les pays fondateurs, mérite, à ce titre, toute notre attention.

Car l’intégration par cercles, progressive, réunissant tous ceux qui veulent aller plus loin dans un processus démocratique de construction d’une Europe politique est une des solutions les plus porteuses d’espoir qui s’offre à nous.

Nous devons soutenir cette initiative et faire en sorte que la France soit en première ligne dans ce processus qui allie le pragmatisme politique et l’idéal moral propres aux radicaux de gauche.

L’urgence de faire progresser l’Europe politique est aussi humanitaire car seule une Europe unie peut organiser un accueil et une intégration digne et efficace des très importants flux de réfugiés qui se pressent à nos frontières.

Et même si les violences à l’origine de l’exil de ces millions de personnes cessaient, nous serions confrontés aux défis de l’accueil des réfugiés climatiques que l’exploitation inconséquente des ressources de notre planète a rendu inexorable.

Nous devons donc avoir comme priorité la constitution d’une Europe de l’asile qui puisse garantir l’existence de l’espace Schengen, le respect de nos valeurs fondamentales et le contrôle effectif, concerté et cohérent de nos frontières extérieures.

C’est cette vision d’une République plus fraternelle au sein d’une Europe fédérale et sociale qui place l’humanisme et l’écologie au cœur de son action que je souhaite  porter.

J’aimerais pour conclure rappeler ces mots de Romain Gary pour qui «  Si les hommes de notre temps ne trouvent pas aux problèmes qui déchirent le monde de solutions fraternelles, c’est peut-être la condamnation des hommes de notre temps, ce n’est pas une condamnation de la fraternité ».

Cette fraternité qui nous unie, cette ambition qui nous lie, pour notre pays, soulève en moi une émotion puissante.

Quand je vois en face de moi autant d’hommes et de femmes courageux et déterminés qui se battent pour une même idée de ce que doit être notre monde, je réalise encore un peu plus l’immense responsabilité qui m’incombe désormais.

Chers amis, nous devons réconcilier les citoyens avec la politique !

C’est à eux de s’emparer de tous ces enjeux incontournables que j’ai évoqué.

Mais c’est à nous de les ré-enchanter en innovant, en travaillant sans relâche pour proposer une vision, un cap novateur et pragmatique car c’est cela qu’ils attendent.

Il faut redonner du sens à l’action publique et en finir avec les discours incantatoires que plus personne n’écoute.

Si l’on veut ré-intéresser les citoyens à la politique nous devons aussi avoir conscience que l’on ne peut plus faire de la politique comme avant.

Il s’agit désormais de porter des propositions très concrètes et palpables afin d’agir sur le quotidien des citoyens.

Mon objectif, mon ambition pour notre parti, c’est qu’il soit en capacité de bâtir un véritable projet de société, de susciter l’adhésion et, par effet d’entrainement, agrandir encore la maison radicale.

Je compte sur chacune et chacun d’entre vous pour émettre des propositions et prendre des initiatives fortes en ce sens.

Cher amis, soyez certains que, pour ma part, je resterais une militante avant tout et continuerai, comme Présidente de notre parti, à défendre le radicalisme avec la même passion et la même énergie que celles qui m’animent depuis tant d’années.

Je vous remercie

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